• Française

    J’aime être à Paris les vendredis soirs. Je n’y vis plus mais j’ai l’impression de lui appartenir encore. Charonne, Parmentier, Oberkampf, des quartiers populaires où l’on déambule entre amis à la recherche d’une terrasse animée où rire avec des inconnus, un peu grisés par les happy hours. Dans la fraîcheur tardive de l’automne, on dragouille gentiment un verre de rouge à la main, ou d’autre chose, si tu ne veux pas boire.

    Des âmes gangrénées s’en sont pris à la vraie vie. Pas seulement celle qui fait sautiller une ligne de coeur sur un écran noir dans un service d’urgences, non, mais celle des papillons dans le ventre, de la tête dans les étoiles et des pincements au coeur. Ces petits partages ou ces grandes trouvailles qui font le charme aussi transcendant qu’épuisant de Paris.

    Paris, aujourd’hui, j’ai envie de t’étreindre comme un vieux pote qui aurait perdu sa mère. Je voudrais te serrer fort dans mes bras et te dire que tout ira bien, je voudrais t’offrir des « free hugs» à la sortie du métro toute la journée, toute la semaine, toute la vie. Je voudrais chanter « La vie en rose » debout sur République en choeur avec ta voix tremblante. Nous avons un genou à terre, c’est vrai. Il faut leur concéder ça.

    Je suis française et ParisJe n’ai jamais prié et ne prierai pas pour Paris. Mais je serai plus sereine et courtoise qu’avant, je sourirai encore plus, et je mettrai des shorts encore plus courts. Je ne cèderai pas à la haine, trop facile. Je ferai des câlins et j’offrirai des verres à mes amis. Je leur dirai que je les aime et quand j’aurai des enfants, il sauront qu’il ne faut jamais renoncer, ne pas céder à la facilité et toujours lutter pour le meilleur, aussi petit qu’il puisse paraître. Je leur apprendrai l’équilibre, à trouver leur juste milieu, je leur dirai que le fanatisme sous toutes ses formes est la tumeur du monde, je leur apprendrai à s’aimer l’un l’autre, à ignorer les méchants, à ne jamais perdre leur petite étincelle et à partager leur goûter.

    Ils seront cul-cul, certes, mais cul-cul de tout leur coeur.

    Bien banalement,
    Sophie Lambda

  • 21 commentaires

    1. Stéphanie

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      Mes enfants sont cul-cul à souhait ! Peu m’importe qu’on me dise que c’est pas la vraie vie, qu’il faut leur mettre les pieds sur terre et leur montrer la dure réalité ! ça fait tellement de bien de leur enseigner cet amour, cette gentillesse, cette joie de vivre et ce goût du partage… Vive les gens cul-cul ! Bisous plein d’amour, remplis remplis remplis d’amour.

    2. Sophie Machot

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      Je t’aime Sophie Lambda. Free Hug de tout mon coeur.

    3. Cécile ROUZAY

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      Bien dit ! Et ce n’est pas être cul-cul, c’est ça la vraie vie, la réalité et avoir les pieds sur terre : aimer, partager, échanger ! Plein d’amour pour tous ! :) <3

    4. Sandrine / Fraise & Basilic

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      Merci pour ce message d’espoir. Levons nos verres à la santé de tous les culs culs de france (et s’ils collent à ta description alors nous sommes nombreux !)

    5. Ciolette

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      Merci pour ce beau dessin, ce texte poignant. Essayons de garder, de cette merde du13, les sourires qui ont fleuri quelques jours plus tard…

    6. Damien

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      Je t’adore Sophie, tu sais mettre les mots et les couleurs là ou nos sentiments restent coincés. On lâche rien

    7. Anaïs Hamamelis

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      Super texte et superbe illustration !
      Des bisous :)

    8. Lorelei

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      whaouh quel texte magnifique….
      je t’embrasse et merci de tes mots <3

    9. Jaivoulutester

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      Illustration et texte superbes! Touchée!
      Bonne soirée
      Flo

    10. ND

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      Très touchant, le texte, le dessin, tout.
      Free hug également, ainsi que solidarité en toute circonstance pour un monde en paix.

      Nico, citoyen Bisontin.

    11. Elo de Londres

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      4 mois après je suis toujours aussi émue, j’ai vécu ce drame depuis Londres… et j’ai ressenti un immense sentiment d’impuissance. Le dessin est sublime et poignant !

    12. Mangeonjean

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      Pourquoi avoir mis autant de talent dans le dessin, d’amour, d’impertinence, de causticité, d’humour, de ce que vous voulez dans les textes chez cette Sophie. Une fois de plus me voilà blackboulé, chamboulé, retourné, pour faire simple ému ! Merci de nous rendre ne serait-ce que quelques instants meilleurs et plus ouverts. Voilà pourquoi je garde sur mon écran cette petite déluré de Française musclée.

    13. WAGRAM

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      Très touchant, surtout à cette période…

    14. Anthony Peltier

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      Bonjour, tombé par hasard sur votre blog, je souhaitai juste vous dire que j’aimais beaucoup votre illustration, beaucoup d’humour, plein de simplicité tout en ayant un beau rendu. Chapeau l’artiste ! Bonne continuation

    15. Calou

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      Bonjour, je suis également arrivée par hasard sur votre blog et j’ai complètement flaché sur le dessin juste au dessus.
      bravo.
      Bonne continuation

    16. petti bassin

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      Pour ma part je suis de près votre travail et j’étais passée à coté de ce billet que je trouve particulièrement touchant.

    17. La Boutique du Cool

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      Très joli dessin, et très joli texte :) félicitations !

    18. Pausegui

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      J’aime beaucoup l’image. C’est génial ! Toutes nos félicitations

    19. Ester Guillou

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      C’est une très belle illustration et le texte est très touchant. Et en effet, on doit toujours se battre dans la vie. Les jeunes d’aujourd’hui ont bien besoin d’une telle parole pour les secouer un peu dans leur zone de confort. Et c’est ici la bonne adresse pour ce faire.

    20. Karen Denis

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      Il y a certaines choses qu’on regrette et d’autres non quand on quitte Paris. Perso, je n’ai pas regretté (notamment quand je pense à tout ce qui m’est arrivé là-bas) d’être partie de là-bas. C’est comme m’être libéré d’une histoire (une personne) qui m’a aveuglé.

    21. Luana Taylor

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      Merci pour ces belles paroles, Sophie. En effet, il ne faut jamais renoncer à quoi que ce soit et qui que ce soit qui en valent la peine. Surtout, il faut lutter pour le meilleur et ne jamais céder à la facilité, c’est tellement vrai.

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